dimanche 28 février 2010

JE NE ME RENDRAI PAS À LA RÉALITÉ

Parfois les hommes vivent et ne se rendent pas.
La passion qui les mène a pour eux trop d'appas.
Ils ont cru quelquefois voir fleurir des folies,
Y ont ajouté foi. Leur oeil s'est ennobli
D'une confiance heureuse et qu'importe qu'ensuite
Ils se soient étiolés en des temps de faillite?
Ils ont connu des jours dont la claire lumière
Saura se perpétuer au moment des revers.
Rends-toi à la raison, me disaient les dociles
Pour qui le seul enjeu est de vivre tranquilles.
Je ne me rendrai pas, devrait-il m'en coûter,
Je ne me rendrai pas à la réalité.
Parfois les hommes vivent et ne se rendent pas.

Parfois les hommes meurent mais ne se rendent pas
Même si leur folie les conduit au trépas.
Ils ont vu quelque part fleurir une embellie,
Ne se résolvent pas à ce qu'on les spolie.
Faut-il qu'à chaque fois le doute discrédite
La puissance d'un rêve aux couleurs de zénith?
Et vous qui décriez le culte des chimères,
Songez que l'illusion à d'autres est salutaire.
Rends-toi à l'évidence, disaient les résignés,
Érigeant en doctrine le fait de se renier.
Je ne me rendrai pas, non, sans le regretter,
Je ne me rendrai pas à la réalité.
Parfois les hommes meurent mais ne se rendent pas.

lundi 1 février 2010

VIRELANGUE VIRELAI

- Veux-tu que je t’esclaboudisse le lignon ?
- Oh oui ! Oh oui, champeluce-moi le finois !
- Je te le champelucerai de rose blond,
Je te le champelucerai de bleu chinois.
Avec le trigoudis, avec la lourmignotte,
Je t’esclaboudirai la main pougnotte.
La main d’andorle gluissante tu t’ébrouiras
Comme les joudingrins de l’Entelubrera.
Et puis tout ça, tout ça, ça recommencera !
Je t’esclaboudirai, te champelucerai,
Je t’esclabucerai, te champeloudirai.


- Et si je te verliquorais la chalmondite ?
- À l’héginarguite, oui, oui, mets la pelusse !
- Je te mettrai la pelusse à la joie-qui-frite,
Je te mettrai la pelusse à la joue-qui-musse.
Bigre verjucouillon et diantre salmincorne,
T’auras la chalmomdite baffie de limiorne
Et tu t’embrinleras au carsimondéra
Comme une rospingelle au bruniteau d’ara.
Et puis tout ça, tout ça, ça recommencera !
Ah oui, la chalmondite ! Oh oui, l’héginarguite !
Ah oui, la chalmarguite ! Oh oui, l’hégimondite !


- Hum ! T’embrinler à la mazigrette pelusse !
- Oui, la zurle limiorne ! Et oui, le zurle andorle !
- Je t’embrinlerai à la carmonette glusse,
Je t’embrinlerai à la glusse perlandorle.
Glusse chozette, glusse mousette et glusse mazigrette !
Je te sens farficule, je te veux forfandette.
Et tu me chanteras La Perlandolera
Tout en t’ébrouissant le carsimondéra.
Et puis tout ça, tout ça, ça recommencera !
Oh très très mazigrette et très très perlandorle !
Oh très très mazidorle et très très perlangrette !


- Oh verliquore-moi, ça ira, ça ira !
Les lourmignottes, mon lignon, on les aura.
Les loudingrins, mon trigoudis, on les aura.
Ah ça ira, ça ira, les salmincornes on les aura !
Et puis tout ça, tout ça, ça recommencera !
- Je t’esclaboudirai, te champelucerai
Ah oui, la chalmondite ! Oh oui, l’héginarguite !
Oh très très mazigrette et très très perlandorle !
Et puis tout ça, tout ça, ça recommencera !
Je t’esclabucerai, te champeloudirai
Ah oui, la chalmarguite ! Oh oui, l’hégimondite !
Oh très très mazidorle et très très perlangrette !
Et puis tout ça, tout ça, ça recommencera !

Et moi, et moi, et moi!

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Paris, Ile-de-France, France
Aède érotomane, mélancolique et blagueur.

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