dimanche 14 juin 2009

LA PETITE COCHONNE DES HAUTES-PYRENEES

Ah si comme moi vous aviez connu
Le hoquet de joie grise qui cabriole
Et fait grelot à son rire menu...
Ma joue qui frise et le cœur qui cajole…
Ah si comme moi vous aviez perçu
Ses yeux talés de craintes sans issue
Où la supplique cerne un sourd éclat…
L’iris se brise et mon cœur est tanné…
Vous auriez aimé le museau de la
Petite cochonne des Hautes-Pyrénées.

Ah si comme moi vous aviez reçu
Sa pleine confidence de mots heureux
Quand le besoin de dire aux lèvres sue…
Mon ouïe s’enivre et le cœur qui s’émeut…
Ah si comme moi vous aviez pâti
Du taciturne accueil en chuchotis
De querelle noire quand le mot rare est glas…
Le verbe est gauche et mon cœur piétiné…
Vous auriez aimé le babil de la
Petite cochonne des Hautes-Pyrénées.

Ah si comme moi vous aviez senti
Comme elle se donne entre cuisses d’homme,
Comme à satisfaire elle s’assujettit…
Ma bite s’enfle et le cœur métronome…
Ah si comme moi vous aviez brandi
Un chibre exultant sous les appétits
Folexorbitants qu’en l’anus elle a…
Le désir qui fuse et mon cœur fané…
Vous auriez aimé les chaleurs de la
Petite cochonne des Hautes-Pyrénées.

Messieurs, comme moi, eussiez-vous eu la
Joie de la baiser, vous l’auriez aimée !
La connaissez-vous ? Connaissez-vous la
Petite cochonne des Hautes-Pyrénées ?

samedi 16 mai 2009

TU MOURRAS

Un matin de nuages, ventres d’outres cornues,
Je criblerai de coups à surin que veux-tu
Ton bedon de chimères, je criblerai debout
Le souffle nébuleux de ton ventre à tous coups.

Et tu crieras,
À panse déployée,
Viscères aboyés,
Et tu mourras
Comme meurent les gens
Au vivre intransigeant.

Un soleil au zénith et feux corpusculaires,
Je talerai de bleus, à poings flétrissant l’air,
Ta chair ivre de feux, je talerai tes yeux
Au zénith mort béants, marqués de horions bleus.

Et tu crieras,
En regard des douleurs
Les plaisirs de la peur,
Et tu mourras
Comme meurent les arbres
Sous cognée de cinabre.

Un soir de blonde lune à gorge cornoueuse,
J’éteindrai tes quinquets de ma main vigoureuse
À ta gorge nouée, j’éteindrai les reflets
Châtain-roux sous la lune de tes fauves quinquets.

Et tu crieras,
Invoquant l’outre-monde
À gorge moribonde,
Et tu mourras
Comme meurent les bêtes
Au fanal des tempêtes.

Une nuit d’or saignée, d’astres écorchés vifs,
Je trancherai ton cou d’un eustache incisif,
En trachée qu’on dévaste, je trancherai le goût
Du gros sang qu’à bouillons borborygme ton cou.

Et tu crieras
À gargoine fendue
Un gargouillis ténu,
Et tu mourras
Comme meurent les astres
Au trou noir des désastres.

Un jour n’importe quel, qui de cordes se navre,
Je pendrai à leur nœud ma viande, mon épave,
À son croc je pendrai ma carcasse de gueux
Car qu’importe à mes chairs la raideur de ma queue ?

Et je crierai,
À gosier rétréci,
Ma besogne accomplie,
Et je mourrai
Comme meurent les morts
Arrivés à bon port.

vendredi 1 mai 2009

EL DESCOJONADO

Je suis le malheureux, le bœuf, le diminué
Le prince charolais à la gloire abolie :
Mon fier organe est mort et mes burnes fauchées
Ne sont qu’un souvenir empreint de nostalgie.

Dans la nuit du Regret, ô toi qui m’as castré,
Rends-moi mes testicules et l’ardeur de mon vit,
La queue qui plaisait tant aux vaches de mon pré,
Et ce noble attribut qui suscitait l’envie.

Suis-je mâle ou bien non ? … Priscilla ou Éon ?
Mon entrecuisse encor porte une cicatrice ;
J’ai perdu dans l’étable mon précieux appendice…

Et j’ai de déshonneur pleuré cette ablation
En beuglant tour à tour de ma voix d’opéra
Les soupirs de l’Eunuque et les cris du Castrat.

CAROTTE

Mais Vénus est bien basse ce soir sous les ors fuligineux qui courent de vertugadin en vertugadin. Et son rire est bien las, placide et mal en point. De lucarne il n’en est mie qui sirote une absinthe extatique. Bah ! la lune dans son corridor tragique catapultera bien quelques loupiotes asthmatiques avant que ne cavalcadent aux venelles ambiguës les beaux archers du roi. L’amour est ainsi fait. Une ribambelle de bigarreaux l’égrène avec maestria tandis que l’on surine en veux-tu en voilà. Dodeline, Vénus, dodeline. Tes oripeaux clapotent au sirocco. Carotte.

L'IMPRESSION ET LA DOULEUR DU TEMPS

Une brume de songe se ravive en ses lymphes fanées. Le souvenir surnage sur les eaux affadies du canal tandis qu’aux entrailles liquides le fruit déjà se désagrège. Ce qu’il reste des jours après usage des heures dont ils furent faits. Ce qu’il reste des nuits. Demeurent l’impression et la douleur du temps. Demeurent la fiction et la douleur du sentiment. L’horloge s’enchaîne à ses aiguilles d’argent. Une heure sonnera. Que n’est-ce la même heure que celle qui tintait l’angélus du présent au temps où le passé ne l’était pas encore ? Et les clepsydres truquées n’y pourront rien changer, pas plus que les horodateurs en panne.
Il était une fois une heure suspendue. Il était une fois des hommes qui s’y suspendirent. Ils étaient jeunes encore quand commença le temps de suspendre les heures et ils le reculèrent. Ils firent quelques temps patienter le siècle et puis ils s’y jetèrent.

Et moi, et moi, et moi!

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Paris, Ile-de-France, France
Aède érotomane, mélancolique et blagueur.

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