Toi l’élégant, toi le grand nègre ultramarin,
Toi mon fier filao qu’un souffle fou fait liane,
Toi mon quimboiseur fauve aux yeux de large écrin,
Aux fastueux gisements que cambre une Guyane,
Mon intime lambi à la nacre océane,
Toi dont le ventre calme, anse d’odeurs suprêmes,
Sous mon étreinte exhale la fleur de frangipane,
Pourquoi donc as-tu peur d’aimer et que l’on t’aime ?
Oh, fugitivement, l’espace d’un serein,
Tu semblas agréer le don de ton arcane,
De la végétation fusible de tes reins
Au plaisir que partagent des fiancés profanes.
Puis tu te refusas et fis cesser la glane
De tes lèvres complices. Tu m’imposas carême
En saison de vendanges. Le bonheur mis en panne.
Pourquoi donc eus-tu peur de m’aimer, que je t’aime ?
Dépouillé de ta peau, de son teint, de son grain,
Des parfums qu’à ton cou une caresse émane,
Privé, sevré, frustré, à l’abstinence astreint,
Je quête, je m’inquiète et toute joie se fane
Quand un ferme renvoi au tourment me condamne.
Lors j’erre et je me perds sans plus comprendre même
- Énigme lancinante où s’abîme mon crâne –
Pourquoi tu crains si fort d’aimer et que je t’aime.
Mon prince fabuleux, ange de la Savane,
Reçois d’un cœur sensible les mots de mon poème,
Accepte ma tendresse : un doux présage y plane.
Consens, Michel, consens à aimer que je t’aime.
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Et moi, et moi, et moi!
- atabeur
- Paris, Ile-de-France, France
- Aède érotomane, mélancolique et blagueur.
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