mardi 2 décembre 2008

BALLADE DE MES SAISONS D'ETUDE

Combien d'après-midi d'automne et de marrons
Ai-je alors arpenté, silhouette solitaire,
Les allées du Sénat, les rues du Panthéon ?
De Sainte-Geneviève ayant fait le repaire
De mon initiation au plaisir littéraire,
J'y découvrais l'émoi des œuvres qu'on savoure.
Jadis la ligne B m'ouvrait des univers
Lorsque son terminus était au Luxembourg.

Combien d'après-midi d'hiver et de glaçons
Ai-je alors admiré dans ses cristaux de verre
La fontaine arrêtée dans sa fixe explosion ?
La vitrine électrique et pâle des libraires
- Était-ce chez Nizet, chez Corti son confrère ? –
­Souvent réverbérait mon curieux faux jour.
Les wagons m'amenaient au seuil de leurs resserres
Lorsque leur terminus était au Luxembourg.

Combien d'après-midi de printemps en bourgeons
Ai-je alors parcouru les galeries austères
D'une Sorbonne sage et grise en son renom ?
Des maîtres éclairés en ce lieu m'enseignèrent
Aussi bien le Verlaine à la métrique impaire
Que des rhéteurs chrétiens le mystique discours.
J'allais cueillir en train leurs gloses frugifères
Lorsque le terminus était au Luxembourg.

Vous tous m'avez transmis par votre magistère
Le goût d'un vif savoir aux capricieux parcours
Qui toujours me conduit ; pourtant le R.E.R.N'a plus son terminus station du Luxembourg.

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Et moi, et moi, et moi!

Ma photo
Paris, Ile-de-France, France
Aède érotomane, mélancolique et blagueur.

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