mardi 2 décembre 2008

BALLADE D'ETE POUR MAURICE

Ces nuits d'ivre lumière où tu venais, Maurice,
Quand l'été sur les toits installait sa chaleur
Flambant les rues fardées de poudre d'artifice,
Confier à mes doigts nus le relief de nageur
De ton corps au repos noué dans sa vigueur,
Où j'arrimais ma bouche à tes lèvres épaisses,
Je voyais en dormant la traînée de lueurs
Du métro qui entrait à la station Barbès.

Ces nuits de torpeur mate où c'est à toi, Maurice,
Que je téléphonais, quand en ses noires heures
Un été haletant s'accrochait au solstice,
Pour savoir si ce soir dans ton regard rieur
Tu me laisserais lire un espoir de bonheur,
En dormant contre toi, ma main tenant tes fesses,
J'entendais incertain le métal en rumeur
Du métro qui entrait à la station Barbès.

Ces nuits de ciel brûlé où tu restais, Maurice,
Absent, bien loin de moi, quand, sombre enlumineur,
Le soir d'été peignait sa voûte de réglisse
Épinglée d'or criblé, où, fébrile veilleur,
J’attendais insomniaque et les aguets au cœur
Peut-être ta venue, ou même tes caresses,
Je sentais sur leurs rails vibrer les roues en pleurs
Du métro qui entrait à la station Barbès.

Maurice m'a quitté, j'en garde la douleur
Et la mémoire à vif d'un éclat de tendresse ;
Je ne vois, n'entends rien, je ne sais plus d'ailleurs
Si le métro s'arrête à la station Barbès.

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Et moi, et moi, et moi!

Ma photo
Paris, Ile-de-France, France
Aède érotomane, mélancolique et blagueur.

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