mardi 23 décembre 2008

NUIT DU 16 AOUT

Les fétus de ton cœur, braises de mots, font leur ronde de nuit,
Aux routes du plateau, valse et volète la voix de ton récit.
Houeydets au cimetière, village sombre et la maison d’ici
Repassera par là ; années d’enfance. La porte d’un ami,
Souvenirs d’Escala, les gens, les joies t’ouvrirent un logis.
Des routes dans le noir, mémoire émue, fausse chronologie.

Puissent un jour tes phrases cantilènes,
Puissent un jour
Faire tes confidences que je comprenne
Ton long parcours.

Et ta voix qui reprend, écoute, écoute, mes traverses de vie,
L’œuvre de mes parents, pauvre à bonheur, et leurs jours interdits.
Écoute ma parole et fière et forte, écoute, je te dis,
Les lacs d’Aventignan, journées de neige, les soirs des Baronnies,
Les cheminées d’usine, écoute, écoute ces temps ensevelis.

Saurai-je un jour, à voix brune et sereine,
Saurai-je un jour
De ta lunaire enfance chanter le thrène
Aux lents détours ?

Ma longue réclusion, jeunesse à peine, silence consenti.
Attraper des oiseaux, piège à chagrin. Je m’embrase d’envies.
La reconstruction lente, désir qui porte, puis la photographie.
Les soirs à la piscine, bleus de travail, et renaître aujourd’hui.
Que cesse la contrainte, j’ai voulu vivre, je suis venu d’ici.
Cette ronde de nuit pour te dire : ce noir est mon pays.

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Et moi, et moi, et moi!

Ma photo
Paris, Ile-de-France, France
Aède érotomane, mélancolique et blagueur.

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